Hélène Crombet © Novespace

Hélène Crombet

Docteure en Sciences de l’Information et de la Communication,
résidente en octobre 2019.
Formée en littérature et en sciences de l’information et de la communication, Hélène Crombet étudie les processus d’« oscillation » potentiellement bouleversants dont un sujet est susceptible de faire l’expérience à travers un dispositif donné. Elle s’intéresse aussi aux enjeux liés au récit et au personnage dans des romans de la littérature française contemporaine. Elle a co-organisé des manifestations scientifiques autour de thématiques variées (« Création, Créolisation, Créativité » ; « Figures et dynamiques de l’autonomie » ; « Excentricités » ; « Images de soi/Images de l’autre » ; « Incarnation et fiction de soi ») qui ont pris la forme de journées d’études, de séminaires et de colloques. Elle est aussi membre du comité de rédaction de la revue Essais de l’Université Bordeaux Montaigne.

Son projet de recherche pour la résidence en impesanteur de l’Observatoire de l’Espace « Une expérience d’oscillation radicale à bord de l’Airbus zero-g : l’ilinx en impesanteur ? » s’inscrit dans une cadre de recherche plus large sur le processus d’« oscillation », susceptible « de mettre à l’épreuve les frontières liminaires de l’identité du sujet […] Par ‘‘oscillation’’, j’entends un processus comprenant des moments de battements entre dessaisissement et ressaisissement de soi qui confinent à la possibilité d’une altération, voire d’une aliénation radicale. » L’ilinx, tel qu’il est employé par Roger Caillois « pour désigner ce tournis, ce frisson vertigineux, cette sensation d’ivresse qui s’empare du sujet qui expérimente des manèges à sensations fortes, l’alpinisme et la haute voltige ou, dans une moindre mesure, de l’enfant sur sa balançoire. Provoquant un état de confusion et de désarroi à la fois physique et psychique, ilinx relève ainsi d’une catégorie de sensations liées à une expérience de l’extrême », constitue le point de départ de son analyse de l’expérience d’impesanteur.

Au cours de son vol, elle s’est attachée à analyser son rapport à trois idées directrices énoncées au préalable, dans un billetpublié sur le blog académique Humanités spatiales. La première est « L’idée d’une récréation de soi, qui lie la notion d’ilinx à celle de la paidia », une expérience euphorique de liberté totale et donc lieu de fantaisie. Ensuite vient « L’idée de contrainte, qui relève plutôt du ludus » où les moments de chute libre peuvent provoquer une sensation de danger. Enfin, des règles de sécurité précises contrebalancent d’ailleurs la liberté de mouvement lors de la flottaison. L’idée d’une recréation de soi implique pour la chercheuse que le sujet est susceptible de se réinventer en cherchant à s’adapter à des règles gravitationnelles .