Samedi 1er octobre, pendant Nuit Blanche, le plasticien Benoît Géhanne et l’auteur Éric Pessan invitent le public à un voyage singulier dans les années 1960 lors de la création d’un centre spatial à Toulouse. Une exposition à découvrir au siège du Cnes à Paris de 13h à 1h du matin.
Restée dans une pénombre médiatique et historique, la création du Centre spatial de Toulouse est pourtant un événement majeur de l’aventure spatiale française et de la politique de décentralisation amorcée par l’État à la fin des années 1950. Le regard artistique porté par Éric Pessan et Benoît Géhanne révèle le potentiel plastique et romanesque de cette histoire et de sa matière documentaire. Par un travail sur les archives de cette période, les artistes ont incorporé à leurs créations les traces de l’évolution du territoire toulousain et des pérégrinations des ingénieurs du Cnes et de leurs familles de l’Île-de-France vers l’Occitanie. Benoît Géhanne convoque, pour construire son univers spatial, différents médiums – vidéo, dessin, sculpture, photographie – qui forment autant de réponses plastiques aux enjeux révélés par l’étude des documents ou le travail de terrain. Éric Pessan, quant à lui, met en voix des récits fictionnels qui viennent combler les inévitables blancs des pièces d’archive et restituent la part éminemment humaine de ce déplacement des activités spatiales.
Les artistes
Benoît Géhanne est plasticien. Il s’est formé à l’ENSAAMA et à l’ENSAD. Travaillant à partir de son environnement, il utilise souvent la photographie pour détourner ou fragmenter son référent. Ce faisant, il construit des œuvres, sculptures et installations où s’affirme son intérêt pour la forme. Il explore, au travers de ces créations devenues autonomes, l’art comme geste d’habitation de l’espace. En 2013, il a reçu le prix international de peinture « Novembre à Vitry » ; depuis 2015, il expose régulièrement à la galerie Djeziri-Bonn (Paris) et à Progress Gallery (Paris).
Éric Pessan est auteur de romans adulte et jeunesse, de fictions radiophoniques, de nouvelles et de théâtre. Il a publié son premier roman, L’Effacement du monde (La Différence), en 2001. Son roman jeunesse, Dans la forêt de Hokkaido (L’École des loisirs, 2017), a reçu le grand prix de la Société des gens de lettres (2018) et le prix Sésame (2019). Il collabore régulièrement avec des plasticiens sur des projets de création collective et inscrit son travail d’écriture dans une approche documentaire. Son dernier roman, Qui verrait la Terre de loin (Fayard, 2022), a été écrit dans le cadre d’une résidence d’écriture à l’Observatoire de l’Espace avec le soutien de la région Île-de-France .
Infos
pratiques
Exposition Dépaysement
Samedi 1er octobre 2022
De 13h00 à 1h00
Centre national d’études spatiales
2, place Maurice-Quentin
75001 Paris