L’année 2018-2019 sera consacrée à la mise en place d’un inventaire des représentations d’un espace habité produites par l’activité spatiale, depuis le croquis porteur d’une idée jusqu’au plan d’exécution finale utilisé pour construire un véhicule, en passant par les images de communications telles que les vues d’artistes. L’inventaire s’étendra de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, débuts de l’ère spatiale, aux années 1970. Cette période voit notamment le développement d’engins habités par des animaux (comme Félicette la chatte spationaute), ainsi que les avancements des premiers véhicules habités par l’homme (par exemple la capsule Soyouz dans les années 1960-1970). Cette perspective historique permettra de mieux aborder la question des stations spatiales, de leur aménagement intérieur et de la vie à leur bord (depuis les premières stations comme le Skylab jusqu’à l’ISS – Station spatiale internationale).
Ce panorama des productions graphiques internes aux projets spatiaux sera augmenté d’une recherche de leur circulation dans les domaines de l’architecture, des arts plastiques et du cinéma. Seront étudiées les modalités de cette circulation et les transformations opérées sur les images de l’univers spatial, supports de cette propagation. Existe-t-il des liens avérés entre les productions de l’architecture modulaire comme Archigram (projet Instant City (1968-70) ? Comment le projet de navette spatiale américaine a-t-il inspiré le film Moonraker (1979) ? De quelle manière les images créées par les projets spatiaux infusent-elles dans l’art contemporain (En attendant Mars de Bertrand Dezoteux, 2017) ?
À l’heure où de multiples interrogations se font jour sur les prochaines missions lunaires ou martiennes, ce programme de recherches ouvre une exploration inédite des manières d’imaginer, entre les arts et les sciences, un habitat en milieu extraterrestre. Voués à éclairer le devenir du vivant dans l’Espace, les résultats de ce programme seront partagés à l’occasion d’événements publics, dont le premier aura lieu à l’automne 2019.
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Ce programme de recherches bénéficie du soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS).