Sylvie Bonnot : nouvelle résidente hors les murs 2021
Publié le 30/11/2020
L’artiste Sylvie Bonnot a été choisie pour intégrer la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace en 2021. Son projet de recherche artistique, intitulé Géographies Spatiales de Soyouz (GSS), portera sur le site de lancement de la fusée Soyouz au sein de la base spatiale de Kourou, en Guyane.
La démarche artistique de Sylvie Bonnot conjugue trois pratiques : celle du terrain, marqué par la manifestation brute des éléments ou de l’industrie, celle du dessin et celle de la photographie. Dans ses œuvres, les images d’archives, scientifiques ou non, viennent s’intercaler avec sa propre matière photographique. Sylvie Bonnot poursuit depuis plusieurs années un travail d’exploration de l’iconographie spatiale. Elle a notamment participé à l’exposition Transition pour Nuit Blanche 2017, dans le cadre d’une commande artistique autour des archives photographiques du Cnes sur les ballons stratosphériques, pour laquelle elle a réalisé l’œuvre Les Aéroplis.
Le projet Géographies Spatiales de Soyouz aborde l’iconique lanceur russe sous l’angle des préparatifs de lancement. Cette nouvelle lecture de l’aventure spatiale, qui passe par l’étude des corps et des machines, tâche de saisir tous les éléments mis en jeu par Soyouz : du paysage naturel et infrastructurel de la base spatiale à la mise en œuvre opérationnelle du lanceur, en passant par les usagers et les éventuels touristes. Après une première recherche plastique menée au Kazakhstan sur le cosmodrome de Baïkonour, en 2019, lors du lancement du vol habité MS-13, Sylvie Bonnot s’intéresse au site de lancement Soyouz situé au sein du Centre Spatial Guyanais. Ce deuxième volet s’inscrira dans le cadre de sa résidence hors les murs à l’Observatoire de l’Espace, qui l’accompagnera tout au long de l’année 2021. Au travers de recherches documentaires et d’une étude sur le terrain, elle observera, par la photographie, la chorégraphie des gestes et formes nécessaires au lancement de la fusée. Dans ce projet qui entend explorer l'histoire et les géographies de Soyouz, Sylvie Bonnot joue de la comparaison entre les deux sites, des steppes arides de Baïkonour à la forêt tropicale de Kourou, et revendique une nouvelle lecture de l’imaginaire spatial, où la notion de déplacement est centrale. Le travail réalisé au cours de cette résidence hors les murs fera l’objet de plusieurs monstrations, dont deux expositions en 2021 chez Interface, à Dijon, et à la Ségolène Brossette Galerie, à Paris.
Sylvie Bonnot est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’art de Dijon. Son travail artistique met la photographie à l’épreuve de multiples transformations, elle a ainsi développé le procédé de « la mue » comme un moyen de creuser l’espace de recherche autour de l’image. Par cette approche plastique, elle initie de nouvelles pistes de réflexion dans son rapport au sujet et au paysage. En 2019, son travail a figuré dans l’exposition Mobile/Immobile (Archives nationales, Paris).