Florian Métral approche sous un angle nouveau les modalités de représentation gravitationnelle des corps « divins », Dieu, anges et saints chrétiens, dans l’histoire visuelle, alors que l’espace n’est désormais plus le lieu exclusif de ces entités. L’enjeu central de son travail est de saisir la manière dont ces représentation artistiques ont pu nourrir, depuis leur essor au XVe siècle, tout un imaginaire de la condition orbitale qui a, par la suite, pu alimenter les représentations scientifiques de l’espace jusqu’à nos jours. Il s’agit aussi pour le chercheur de se demander comment les photographies spatiales – y compris celles prises lors de vols à bord de l’Airbus ZERO-G – permettent de tisser des liens nouveaux entre histoire de l’art et histoire des sciences du point de la vue de la culture de l’image. Enfin, Florian Métral s’interrogera sur ce que l’expérience même de cette condition orbitale fait, selon un point de vue phénoménologique, à la perception sensorielle des œuvres d’art et des images spatiales.
© Hendrick Goltzius (d’après Cornelis Cornelisz. van Haarlem), Icare, 1588
Le chercheur effectuera sa résidence lors d’une campagne de vol parabolique organisée fin mars 2021, à Bordeaux. Son vol à bord de l’Airbus ZERO-G donnera lieu à un premier texte, rédigé immédiatement après cette expérience de l’impesanteur, puis à diverses publications académiques qui exploreront plus en profondeur les observations effectuées durant la résidence. Ce travail de recherche sera également valorisé à travers une table ronde, programmée pour l’édition 2021 du festival d’Histoire de l’Art de Fontainebleau.
Docteur en histoire de l'art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Florian Métral est chercheur associé à l’HiCSA/Paris 1 et à HISTARA/EPHE. Il est l’auteur de
Figurer la création du monde. Mythes, discours et images cosmogoniques dans l’art de la Renaissance (Actes Sud, "Les apparences", 2019), travail issu de sa thèse de doctorat, soutenue en 2017, et récompensé en 2020 par le Prix Monseigneur Marcel de l'Académie Française et le Prix Olga Fradiss